Installée pour quelques mois au Maroc, j’ai décidé de m’immiscer dans le quotidien des marocaines. Logée chez une famille à Casablanca, j’ai eu la chance de les suivre dans leur routine, notamment leur rituel hebdomadaire, je parle du hammam traditionnel.
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Les seuls hammams que j’avais fait jusqu’à présent étaient ceux que l’on trouve en France et qui s’apparentent davantage à des SPA. Ici le hammam est un vrai rituel slow, un moment de détente, d’attente aussi, (il ne faut pas être pressée), un moment sans pudeur, on est toutes en culotte, les marocaines assument leur corps et cela fait du bien.
Après s’être acquitté de la modique somme de 4 euros, on passe au déshabillage, on s’enroule dans une serviette, on récupère un seau, un pichet pour verser l’eau et un bout de toile cirée pour s’asseoir par terre dans le hammam.
La plupart des hammams au Maroc comportent plusieurs salles chauffées à différentes températures. La salle du fond est en règle générale la plus chaude et humide, celle dans laquelle je m’installe, mais attention rien à avoir avec l’idée préconçue du hammam à l’occidentale, on y respire bien, la chaleur est tenable, pas de bains de vapeurs puisque l’on y reste environ 30 minutes.
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Dans la salle, nous sommes cinq à sept filles, dames, mamans ou mamies, ici le hammam est un rituel où toutes les générations se croisent, la maman et ses deux jeunes filles, mais aussi la vieille dame pour laquelle se frotter est devenu plus difficile. Assises sur notre bout de nappe, on remplit d’abord le seau pour mouiller notre corps avant de nous enduire de savon noir.
Le savon noir, parlons-en, je suis dingue de son odeur et de sa texture, on en trouve dans tous les marchés, souks, voire à tous les coins de rue. Il est parfumé à l’huile d’olive, à l’eucalyptus ou à la rose, il y en a pour tous les goûts mais toujours une même sensation de beurre fondu sur la peau, divinement agréable.
Autant ne pas être pressée, nous ne sommes pas dans un hammam à l’occidentale avec une heure de rendez-vous et une heure de fin. Vous l’avez compris, il s’agit d’un rituel où chacune s’installe et commence à se chouchouter à son rythme, et moi j’aime ça. J’arrive quand je veux et repars quand j’en ai envie. C’est de la détente, du bonheur, du tout doux sur la peau.
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Voilà une bonne occasion de mettre de côté tout stress dans un environnement singulier, mêlant chaleur, odeurs d’huile d’olive et lumière tamisée.
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Vient le moment du gommage, entre douceur et tonicité selon la force de celle qui manie le gant de Kessa, mais toujours un même résultat : une exfoliation en profondeur et une agréable sensation de propreté !
On termine le rituel en prenant soin de ses cheveux : shampoing, huile d’argan, ce qui vous fait plaisir puis rinçage complet de la tête aux pieds. On prend son temps, on récupère son matériel (les marocaines viennent avec une énorme trousse de toilette !) et on repart en laissant un pourboire à l’entrée pour la masseuse.
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Ce que je retiens et ramènerai chez moi, c’est ce concept de routine beauté-cocooning ; pour bien prendre soin de soi, il faut y consacrer un peu de temps, car n’oublions pas corps et esprit sont intimement liés.