Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu entreprendre. Et cette envie s’est vraiment accentuée le jour où je suis devenue maman. Avoir le contrôle sur mon planning et ne plus subir les contraintes horaires imposées par ma hiérarchie est vraiment devenu vital. Et puis le temps est passe. La routine a repris le dessus. Je me suis réveillé 2 ans plus tard, j’avais 30 ans. Comme pour la plupart d’entre nous je suppose, atteindre une nouvelle décennie, a été l’occasion de faire un bilan de ce que j’aimais et aimais moins dans ma vie. Et ce besoin d’entreprendre est devenu de plus en plus présent.
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J’ai commencé par réfléchir à une activité qui me plairait. J’ai listé tout ce que je savais faire, ce que j’avais envie de faire, et tout ce que j’avais envie de partager. En quelque sorte, sans savoir à l’époque, j’ai rédigé mon Ikigai. Il m’aura fallu quelques mois de plus pour choisir un domaine d’activité qui m’inspire. Puis encore un peu de temps par la suite pour expérimenter, ajuster, changer de direction, et enfin créer le métier qui me ressemble vraiment. Au milieu de tous ces doutes et ces ajustements, une chose a cependant été très claire tout de suite : quoi que je fasse, peu importe l’activité que je développerais, je comptais bien slow entreprendre.
Le slow entrepreneuriat, la slow entreprise, le slow business… Autant de terme qui expriment ce à quoi j’aspire : travailler autrement. Entreprendre dans la bienveillance, en respectant mon rythme et mes valeurs. Ça semble naturel, on pourrait même se demander s’il existe d’autre façons d’entreprendre au final. Parce que si l’on souhaite devenir son propre patron, n’est-ce pas au fond pour être libre de ses choix, de ses actions ?
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Je fais évoluer ma petite Slow Entreprise comme dans une course d’endurance : sans précipitation pour ne pas m’épuiser, mais toujours en allant de l’avant vers la victoire !
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Oui ! En théorie. Parce qu’en pratique, quand tu te lances dans l’entrepreneuriat, tu peux vite te perdre au milieu de tes échéances, des souhaits de tes clients, et de tes impératifs financiers. Tu te retrouves à cumuler les horaires de folie, dans un état d’urgence ressenti au quotidien, tant ta To Do liste à rallonge ne cesse de s’étendre. Ta création d’entreprise qui était pour toi synonyme d’épanouissement absolu peut finir par t’épuiser, voire te mener au burn-out dans les cas les plus extrêmes. Moi, j’ai décidé d’entreprendre autrement, d’adopter une approche plus slow de l’entrepreneuriat.
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Au final, je suis le moteur de mon entreprise, et un moteur pour qu’il dure, il faut savoir en prendre soin. […] Il n’est pas nécessaire de souffrir pour devenir un entrepreneur épanoui.
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A l’heure des start-up au succès éclair (et parfois éphémère), j’ai choisi de prendre le temps de faire les choses à ma façon. Jour après jour, je me donne les moyens d’avancer à mon rythme, sans stress, mais avec le cœur. Et aller à mon rythme, ce n’est pas forcément synonyme d’aller lentement. Je suis humaine, et j’ai appris à m’écouter, simplement. Parfois hyperactive dans des pics de productivité qui me dépassent, parfois plus cool quand le besoin de lever le pied se fait sentir. Slow entreprendre, c’est avant tout une histoire de bienveillance personnelle.
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Slow entreprendre, c’est autre chose qu’une histoire d’argent. D’ailleurs si ma priorité était l’argent, il aurait été plus logique de garder mon petit CDI sécurisant. En fait, à l’heure ou je vous parle, je suis loin d’atteindre le salaire que je gagnais alors. Chaque jour, je dois relever des défis, me surpasser, aller au-delà de ma zone de confort, pour atteindre mes objectifs. C’est pas simple tout le temps ! Je rencontre des doutes sur le chemin, des échecs parfois, mais c’est tellement enrichissant personnellement ! J’ai retrouvé le plaisir du travail. Exercer chaque jour selon mes propres codes est juste génialissime ! Je fais évoluer ma petite Slow Entreprise comme dans une course d’endurance : sans précipitation pour ne pas m’épuiser, mais toujours en allant de l’avant vers la victoire !
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Prendre soin de moi, c’est me donner les moyens de garder les idées claires au quotidien, de savoir lever la tête du guidon pour ne pas louper les opportunités qui s’offrent à moi, de rester ouverte et inspirée pour innover et prendre les décisions les plus éclairées.
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Au final, je suis le moteur de mon entreprise, et un moteur pour qu’il dure, il faut savoir en prendre soin. Alors j’ai appris à accorder une grande importance à mon bien-être, tant du côté professionnel que personnel. Parce que prendre soin de moi, c’est me donner les moyens de garder les idées claires au quotidien, de savoir lever la tête du guidon pour ne pas louper les opportunités qui s’offrent à moi, de rester ouverte et inspirée pour innover et prendre les décisions les plus éclairées.
Je ne jette pas la pierre à l’entrepreneur qui se jette à corps perdu dans son activité et pour qui elle passe avant toute chose. Entreprendre c’est être passionné, et cette passion peut s’avérer dévorante. Par ailleurs, je suis bien consciente que si certains se laissent consumer par leur entreprise, ce n’est pas forcément parce qu’ils aiment vivre dans l’urgence et l’angoisse, c’est bien souvent par nécessité. Parce qu’il faut bien payer les factures non ? Et on se dit alors que plus on trime, et plus on va attirer les bénéfices. Et parfois c’est le cas, et tant mieux, mais de mon côté je reste convaincue qu’il n’est pas nécessaire de souffrir pour devenir un entrepreneur épanoui.
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Slow entreprendre, ça ressemble à quoi au quotidien ?
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- C’est te placer au centre de ton activité. Tout part de toi, tout doit être réalisé en fonction de ton rythme et de tes valeurs, c’est l’assurance de ne ressentir aucune souffrance.
- C’est comprendre pourquoi tu fais les choses avant de chercher à établir comment les réaliser
- C’est te fixer des objectifs et te concentrer sur les actions qui aident à les valider
- C’est oublier les grandes théories et faire confiance à ton instinct
- C’est t’inspirer en conservant ta personnalité. Tu es l’unique personne à convaincre dans ta manière de faire les choses.
- C’est donner la priorité à ce qui est important plutôt qu’à ce qui est urgent
- C’est utiliser des méthodes de travail ou d’organisation inspirées des grands classiques qui ont fait leurs preuves, mais toujours avec une approche personnelle. C’est aussi savoir renoncer à certains outils quand ils ne sont pas faits pour toi (c’est la conseillère en organisation qui n’utilise pas d’agenda qui te le dit !)
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En bref, slow entreprendre, c’est adopter un certain minimalisme dans ton planning et dans ta gestion des priorités. C’est entreprendre mieux pour avoir l’impression de travailler moins. Et ça pour moi ça n’a pas de prix.
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