La marche, ma cure de bien-être slow

J’ai entre les mains les paroles retranscrites de Thich Nhat Hanh : « Prendre soin de l’enfant intérieur, faire la paix avec soi ».

Je me plonge dans ses pensées qui font instantanément écho avec mon quotidien.

Combien de fois, à l’heure de manger, ai-je sorti mon smartphone pour y trouver un divertissement à visionner, ouvert un magazine pour occuper mon esprit.

Combien de fois, assise sur le canapé, ai-je préféré appeler un ami, converser par message virtuel avec un follower ou bien ouvrir mon écran d’ordinateur pour y trouver quelque chose de plus intéressant à faire que de simplement profiter de l’instant présent, me retrouver avec moi-même, à part entière.

Avons-nous peur de la solitude ?

À l’heure où mon activité professionnelle s’organise essentiellement au travers d’un écran d’ordinateur, il m’est parfois encore plus difficile de dire stop au travail, à ce flot de créativité et de nouvelles idées. Mais aussi de dire stop à l’utilisation de cet outil numérique, source de tous les possibles, de tous les savoirs et de toutes les distractions.

Je le sais, sous l’excuse du travail ou du besoin de divertissement, il est facile de se laisser tenter par des activités passives et sans effort plutôt que de laisser place à ses émotions profondes et à un instant d’introspection.

J’ai parfois peur de laisser mes pensées négatives remonter à la surface, de les affronter.

Si bien que je préfère les cacher inconsciemment derrière une hyper activité quotidienne. Mais est-ce la bonne solution ?

Que risque-t-on à ne plus s’écouter, à ne plus faire l’effort de se connaître vraiment ?

D’autant plus qu’aujourd’hui l’hyperactivité, l’hyperdisponibilité et l’hyperconnexion deviennent la norme.

Un cercle vicieux dangereux quand on réalise que les écrans et les réseaux sociaux sont eux-mêmes source de troubles du comportement et d’émotions négatives telles que la jalousie, l’envie, la dépendance, le besoin de reconnaissance…

Et si nous coupions tout de temps en temps pour réapprendre à vivre dans l’instant et à repérer nos émotions.

Recentrer notre esprit sur nos actions présentes.

Alors, si je n’arrive pas encore tout à fait à ne plus penser à ce qu’il se passe sur la sphère 2.0 et que je passe encore beaucoup trop de temps à regarder les news et notifications sur mon téléphone.

J’ai réussi à me réserver des instants plus ou moins réguliers pour me retrouver avec moi-même, en pleine conscience.

Au travers de la marche, je crois avoir trouvé une forme de spiritualité qui me correspond.

Je laisse derrière moi le monde extérieur pour mon monde intérieur.

Je coupe mon téléphone, la 4G, le wi-fi et n’importe qu’un peu d’eau et un carnet de notes éventuel.

Tel un rituel de méditation, la marche m’aide à me recentrer.

Au gré des kilomètres, les paysages changent et m’inspirent.

Mes pensées sombres, mes tracas intérieurs resurgissent.

Je laisse mes pensées profondes émerger.

Je les invite à accompagner mais pas.

Je les épluche une à une.

Je les interroge, leur propose des réponses et les aide à redescendre à l’intérieur, apaisées d’avoir enfin reçu un peu d’attention de ma part.

Comme aprés avoir gravi un palier, je remarque que mon esprit se focalise désormais un peu plus sur ma respiration,

mon souffle,

l’effort,

les arbres,

les pierres,

le chemin,

la joie du moment.

Je sens que mon esprit se désencombre et se concentre uniquement sur l’instant présent.

La marche offre, à chaque fois, une réelle cure de bien-être à mon esprit.

À renouveler dès que besoin pour retrouver mon énergie de pleine conscience.

Cette force intime qui nous veut du bien.