Quand tu cherches à ralentir, ou à gagner en sérénité dans ta vie au sens large, le lâcher prise arrive en bonne position des conseils donnés pour faire tes premiers pas sur le chemin de ton mieux-être. C’est parfois difficile de lâcher prise, heureusement, ça s’apprend, et en pratiquant, on y parvient toujours plus facilement.
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Mais c’est quoi le lâcher prise en fait ?
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Le lâcher prise, pour faire simple, c’est le contraire du contrôle.
Imagine qu’on te demande de tracer une ligne droite pour délimiter une feuille de papier en deux parties égales. Si tu fais appel au contrôle, au perfectionnisme, tu vas prendre une règle, pour déterminer le centre du papier de façon précise et tracer une ligne bien droite. Lâcher prise, c’est tracer cette même ligne à main levée. Elle ne sera pas exactement droite, ni tout à fait au centre de la feuille, mais tu auras validé l’objectif, de la manière la plus simple et rapide possible.
Au-delà de cette notion de curseur de perfection, à mon sens, lâcher prise c’est une question de confiance : c’est faire confiance aux autres, mais aussi se faire confiance à soi. Et c’est là qu’il peut devenir très difficile de lâcher prise.
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Difficile de lâcher prise. Et pour y gagner quoi ?
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Je viens de l’évoquer : Lâcher prise, c’est (se) faire confiance. Parce qu’au fond qu’est ce qui fait de moi celle qui utilise une règle ou celle qui dessine sa ligne à main levée ? N’est ce pas la confiance que je mets en moi-même sur mes capacités à réaliser ce trait ? Lâcher prise, par ricochet, c’est être à l’écoute de soi, c’est apprendre à apprécier ses talents et accepter ses limites.
Lâcher prise, te permets d’apprécier ta vie comme elle est, sans ressasser ce qu’elle pourrait être. C’est un moyen très puissant de gagner en sérénité sur de nombreux aspects. C’est te satisfaire de ce que l’univers t’offre, même si ce n’est pas tout à fait le meilleur, même si ce n’est pas exactement ce que tu avais souhaité.
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Pourquoi est-ce si difficile de lâcher prise ?
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Il est difficile de lâcher prise, car ce n’est pas un comportement instinctif. L’homme est fait pour évoluer, se perfectionner. Ton instinct te dicte en permanence de persévérer, de ne rien lâcher… Quand tu as appris à faire du vélo, tu es tombé, tu es remonté en selle, tu t’es accroché pour apprendre (et tes parents t’ont encouragé à le faire). Pour nombre d’apprentissages de la vie, abandonner n’est pas une option. C’est presque une question de survie ! Ça renvoie à notre réputation, à notre ego aussi. « Non ma fille tu ne seras pas celle de la famille qui ne sait pas faire du vélo ! Mets un pansement sur ton genou et en selle ! »
Parfois, ça se complique encore ! La loi du plus fort s’en mêle et brouille ta vision. Quand l’invitation à la performance est omniprésente autour de toi. Il devient difficile de lâcher prise sans culpabiliser, sans se sentir diminué, même pour les choses les plus simples.
C’est bien connu il faut souffrir pour réussir, il faut avoir la niaque, le mental d’un winner ! Difficile de lâcher prise ou même simplement d’y songer dans ces conditions.
C’est difficile de lâcher prise parce que ça implique une forme de renoncement, presque un deuil parfois. Là encore ton instinct te crie de ne pas abandonner, de te battre, de te faire violence.
Pourtant, il y a des tas de choses sur lesquelles se poser légitimement la question du renoncement et en particulier les idées utopiques qu’on peut avoir pour nous même (être aimé de tous, plaire à tout le monde…) ou pour les autres (souhaiter que ton conjoint change après X années, souhaiter que ton enfant devienne un génie en maths…)
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Alors comment faire pour lâcher prise facilement ?
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Le premier pas vers le lâcher prise, c’est la prise de conscience.
Il te sera difficile de lâcher prise tant que tu n’auras pas compris à quel point tu perds un temps précieux et beaucoup d’énergie à vouloir contrôler l’incontrôlable.
Tu es invité au mariage de ta cousine. Tu sais que les photos de famille vont pleuvoir. Le jour J, un énorme bouton, style troisième œil, t’a poussé au milieu du front. Vas-tu passer la journée à raser les murs, éviter les conversations et les photos ? (Voir ne pas te rendre aux festivités) Vas-tu te pourrir la journée ?
Ton bouton il est là, il est moche, mais rassure toi dans 5 ans quand on reparlera de cette soirée, quand on se repassera les photos, on ne s’en souviendra pas, du moment que tu lâches prise et que tu réussisses à passer outre. Sur les photos, on notera ton sourire éclatant et ta robe magnifique. On se remémorera ta bonne blague sur tonton Simon ou ta manière approximative de danser la Macarena. Personne ne parlera de ce bouton, si ce n’est toi, qui plusieurs années après ressens toujours une pointe de déception. Quel bouton ? Personne ne l’avait remarqué ! Et puis pourquoi se faire du mouron avec cette histoire encore aujourd’hui ? C’est du passé !
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Ça ne devrait pas être difficile de lâcher prise sur le passé
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Justement s’il y a bien une catégorie de choses sur lesquelles tu peux lâcher prise sans aucun remords parce que tu n’as aucun contrôle dessus : c’est le passé. Combien de fois as-tu ressassé le passé ? Combien de fois as-tu essayé de refaire le monde avec des « si » ? Je ne dis pas que c’est inutile, évidemment. Il faut du temps pour « digérer » certaines choses. Ton passé fait partie intégrante de la personne que tu es, il ne s’agit pas de le renier.
Au-delà de ça, tu as tout intérêt à lâcher prise sur les aspects de ton passé avec lesquels tu n’es pas en phase. Tu ne peux pas les effacer, tu ne peux pas revenir dessus. Les ressasser t’empêche de profiter de l’instant présent et d’avancer.
Réussir à lâcher prise c’est aussi comprendre à quoi tu dois renoncer, et l’accepter en pleine conscience. Souvent, tu te rends compte que ce n’est pas grand-chose finalement. Sois bienveillant avec toi-même et rappelle toi que :
• Tout ne peut pas être parfait.
• Tout ne peut pas être fait à ta façon.
• Les choses n’arrivent pas forcément dans l’ordre ou au moment prévu.
• Tu ne peux pas tout faire seul
Il sera moins difficile de lâcher prise quand tu auras accepté tes limites en somme. Change de perspective sur ce qui ne fonctionne pas, simplifie, change de méthode !
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Lâche prise, enfin !
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A quoi bon t’imposer de changer tes draps toutes les semaines, et de culpabiliser en permanence de ne le faire qu’une fois sur deux ? Lâche prise et accepte en pleine conscience de ne le faire qu’une fois par quinzaine. Tant pis pour le guide de la parfaite petite ménagère qui préconise de le faire plus souvent !
Au fond, c’est difficile de lâcher prise parce que c’est une question de perspective d’exigences et de personnalité. Un comportement « sous contrôle » pour moi est peut-être normal à tes yeux. Ce que tu considères comme un lâcher prise incroyable fait peut-être simplement partie de mon lot quotidien… Peu importe… Il n’y a pas de bons comportements ou de mauvais, il y a juste ceux avec lesquels tu es en phase et les autres.
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